Biographie - Luciano

MAWGA K July 17, 2013 0

Avec la parution de son exceptionnel album “Where There Is Life” (Island Jamaica, 1995), Luciano émerge comme l’un des chanteurs de reggae les plus importants depuis des décennies et le plus grand espoir pour la survie du reggae roots dans l’ère du dancehall numérique. Depuis ce temps, donc, la musique de Luciano a toujours été reconnue pour communiquer des sentiments de salut spirituel, l’édification rastafari et le rapatriement en Afrique.

La musique fut très présente tout au long de la vie de Luciano, né Jepther Washington McClymont le 20 octobre 1964 à Davey Town, une petite communauté située au sommet d’une région vallonnée sur la route de Mandeville, dans la paroisse jamaïcaine centrale de Manchester. Luciano a grandi dans l’église Adventiste et chanté dans sa chorale. Son père Arthur est décédé quand il n’avait que 11 ans, laissant derrière lui une guitare qu’il avait construite. Le chanteur se souvient: “À travers ces premières années, je suis tombé en amour avec la guitare et j’ai commencé à apprendre à en jouer; j’ai par la suite réalisé que c’était faire preuve d’amour et de respect envers mon père.” Sa mère bien-aimée Sophie, qui a dû faire maints sacrifices pour élever Luciano et ses huit frères et sœurs, est aussi une chanteuse très douée.

Au cours de l’adolescence, Luciano chantait dans des clubs locaux de jeunes et prenait le micro lors des danses de sound systems locaux. À la fin des années 80, il débarque dans la capitale Kingston, dans l’espoir de transformer son talent musical en une carrière florissante. Il a d’abord vendu des oranges au marché comme moyen de subsistance, mais quand une sécheresse limite la récolte cette année-là, il retourne à Mandeville. Cependant, la musique le réclame et Luciano repart rapidement pour Kingston, cette fois avec encore plus de détermination à réussir. Il travaillait comme rembourreur de jour et de nuit, recherchait les possibilités d’enregistrement, dans différents studios.

Il fut suggéré par un de ses mentors, Homer Harris, que le nom Jepther McClymont n’avait pas le charisme nécessaire pour propulser la carrière d’un artiste en herbe; il fut donc rebaptisé Luciano, un nom qui évoque ses compétences vocales en le comparant à celles du ténor d’opéra de renommée mondiale, Luciano Pavarotti. Le nom s’avéra quelque peu prophétique: “Luci” signifie aussi “porteur de lumière” et d’ici quelques années, Luciano deviendrait l’une des lumières les plus brillantes de la constellation de la musique jamaïcaine.

Alors que les années 90 progressent, Luciano avait bien enregistré pour quelques producteurs, mais ne réussissait pas à faire des progrès significatifs jusqu’à ce qu’il rencontre Freddie McGregor. “Shake It Up” (reprise d’un succès R&B de Cheryl Lyn) fut enregistrée pour l’étiquette Big Ship de Freddie et devint un succès au Royaume-Uni en 1993. On retrouve l’extrait sur le premier album de Luciano pour VP Records, After All.

Mais en raison des engagements de tournée trépidante de Freddie, il était incapable de consacrer suffisamment de temps à l’élaboration des talents d’auteur, de compositeur et de chanteur de Luciano. Cependant, le chanteur trouve bientôt un collaborateur idéal, en la personne du producteur Phillip “Fatis” Burell d’Xterminator Records, dont les parutions étaient caractérisées par des thèmes rastas et des rythmiques roots bien ficelés, jouées par certains des meilleurs musiciens de la Jamaïque.

Fatis, qui a également assumé le rôle de gérance dans la carrière de Luciano, a fait découvrir les talents du talentueux chanteur avec des extraits comme Poor & Simple, Chant Out et One Way Ticket, ce dernier considéré comme l’un des plus beaux hymnes de rapatriement jamais écrits, générant immanquablement l’enthousiasme de la foule à ses prestations mémorables. Avec la parution de “Where There Is Life” une coproduction d’Xterminator et Island Jamaica, les paroles de dévotion profonde de Luciano et les belles mélodies de “Its Me Again Jah”, “Your World et Mine” et “Lord Give Me Strength”, associées aux rythmiques one drop modernes de Fatis ont catapulté le chanteur au sommet des palmarès reggae, renversant (du moins temporairement) le long règne de dix ans des deejays classés X, se posant sur des rythmes dancehall numérisés.

 

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