La première superstar dancehall de la Jamaïque, Yellowman a inauguré une nouvelle ère dans la musique reggae après la mort de Bob Marley. Ses premiers succès des années 80 a élevé la popularité du style DJ - le précurseur jamaïcain du rap américain - à un tout autre niveau et a aidé à établir le style dancehall comme la vague musicale des années à venir.
Yellowman a été l’un des DJs plus verbalement agiles de son temps, avec un flôt relâché et facile, un talent inné pour l’improvisation et beaucoup d’esprit dans son jeu de mots. De plus, l’exibition de ses prouesses, autant sur le micro que dans la chambre à coucher devait être exagérée pour être convaincante: fidèle à son nom de scène, Yellowman était un albinos, qui porte un stigmate social énorme en Jamaïque.
Ses batailles avec le cancer l’ont amené dans un style plus réfléchi et socialement conscient dans les années 90, mais son style initial demeure le plus influent, ouvrant la voie à d’innombrables DJs qui ont suivi.
Yellowman est né Winston Foster à Negril, en Jamaïque, en 1959 (certains disent disent 1956). Une cible de violence en raison de son albinisme, il a grandi dans un établissement à Kingston avec peu de compagnie, en dehors de la musique. Influencé par les DJ pionniers comme U-Roy, il a développé son style et a obtenu un emploi avec le Sound System Gemini en tant que DJ de substitution. Se nommant lui-même Yellowman et portant un costume jaune vif, il a parsemé ses textes avec des blagues sur sa couleur de peau et des narrations grivoises de ses conquêtes sexuelles. En 1979, il a remporté une victoire écrasante au concours Tastee Talent, et en quelques mois, il était devenu l’un des performers les plus courrus, grâce à un spectacle humoristique et dynamique.
Yellowman enregistré de manière très prolifique au début des années 80, à un point d’inonder le marché jamaïcain avec plus de 40 simples en circulation! Son premier album, Them A Mad Over Me, a été enregistrée pour Channel One en 1981 et contient la chanson-titre à succès ainsi que Me Kill Barnie, une réponse au succès de Lone Ranger Barnabas Collins. Malgré ce succès, Yellowman n’a pas vraiment frappé sa foulée sur disque jusqu’à ce qu’il commence à travailler avec le producteur dancehall Henry “Junjo” Lawes. En 1982, l’album Monsieur Yellowman annonce leur collaboration. Distribué internationalement par Greensleeves, l’album le fait connaître au Royaume-Uni et États-Unis et est encore souvent considéré comme son meilleur album. Il a également lancé une série de simples au cours des prochais mois, qui comprenait notamment Yellowman Getting Married, Mr. Chin, Who Can Make the Dance Ram, Zungguzungguguzungguzeng, The Good, the Bad, and the Ugly, Soldier Take Over, Nobody Move Nobody Get Hurt, entre autres. Beaucoup de ses enregistrements au cours de cette période étaient en colaboration avec son compatriote, le DJ Fathead, dont la spécialité était de ponctuer ses prestations de bruits d’animaux (“Ribbit” et “Oink” étaient ses favoris).
Après l’album Zungguzungguguzungguzeng de 1983, Yellowman a signé un contrat majeur avec le label CBS Records, qui l’a encouragé à maintenir la polyvalence stylistique de son travail précédent. Cependant, son seul album pour le label, King Yellowman, en 1984 procura des résultats mitigés, en essayant tous les styles, du genre X-Rated au R & B et aux chansons teintées de pop.
Il a ensuite sorti plusieurs albums sur Shanachie, dont Nobody Move Nobody Get Hurt (1984), Galong Galong Galong (1985), Going to the Chapel (1986) and et Don’t Burn It Down (1987). Ce dernier s’intéresse plus à la conscience sociale. C’est à cette époque qu’on lui décelle un cancer de la gorge, mais heureusement, il s’en remet. Il revient en action avec une version de Blueberry Hill, et laisse RAS pour enregistrer Yellow Like Cheese avec le producteur Philip “Fatis” Burrell.
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